Image d'illustration de Notre ville labellisée pour son architecture contemporaine remarquable

11 édifices ou ensembles ulissiens ont été retenus pour obtenir le label Architecture Contemporaine Remarquable. Par cette candidature, la Ville entend valoriser la singularité de l’histoire des Ulis ainsi que celle du patrimoine de la dernière-née des communes essoniennes. Retour sur une démarche co-construite, depuis deux ans, avec les habitants, les agents, les experts du Centre d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement (CAUE) et de la DRAC d’Île-de-France.

Déambuler aux Ulis, c’est traverser un pan unique d’histoire d’aménagement du territoire : celui d’une ZUP devenue commune au sortir des années 1970. Un ensemble, imaginé par les architectes en chef Robert Camelot et François Prieur, qui, pour « faire communauté », ont notamment misé sur l’urbanisme de dalles, la séparation des fl ux via les passerelles et où les fonctions s’entremêlent : commerces, logements, loisirs… « La ville des 15 minutes que l’on pouvait traverser à pied sans croiser de voitures », témoigne Gilbert Piantoni, Adjoint chargé des Finances, des Aff aires générales et de la Mémoire, mais surtout habitant de La Queue d’Oiseau depuis 1975. 
« Cette urbanisation nous a permis de s’identifi er en tant qu’habitants d’un même ensemble. Au lieu de répondre à un simple besoin de logements, on lui a donné une âme dès sa naissance par la création d’un centre-ville, pour fédérer les quartiers Est et Ouest, ou encore grâce à la politique de dédensifi cation conduite dès 1978, notamment aux Jardins des Lys », se remémore l’élu. « Il n’y a pas que les vieilles pierres qui sont remarquables, les gestes architecturaux qui ont fait les Ulis, tant par leurs spécifi cités que les grands noms qui se cachent derrière, méritent aussi une attention particulière », conclut Gilbert Piantoni. 

Le mot des élus

Par cette candidature, nous avons souhaité mettre en lumière la singularité de notre ville et ses richesses architecturales auprès des habitants. Ce patrimoine est le ciment de notre communauté. Sa labellisation à venir est une grande fi erté pour les Ulissiennes et les Ulissiens mais également l’occasion de mettre à mal le défi cit d’image des Ulis et les préjugés à propos de la plus jeune ville du Département. 
Le Centre d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement Centre d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement nous a accompagnés pour récolter la parole des habitants et des services idoines, les impliquer et co-construire un récit collectif sur le patrimoine de la ville. La labellisation à venir met à l’honneur certaines constructions typiques de notre ville : les structures pyramidales des écoles, le Donjon et l’hôtel de ville, les passerelles… Mais nous ne nous arrêtons pas là et comptons faire vivre ce label ACR via une convention tripartite DRAC/Ville/CAUE. Enfi n nous bénéfi cions aussi d’un accompagnement du CAUE 91 sur les projets de végétalisation des cours d’école. 

Koko Mensah
Adjoint au maire, en charge des sports, loisirs et patrimoine communal

Servane Charpentier
ajointe au maire, en charge des arts et cultures

Faire rayonner la ville autrement

Voilà pourquoi la Municipalité, sous la houlette de sa Direction du Rayonnement du Territoire, s’est lancée en janvier 2022 dans l’obtention du Label Architecture Contemporaine Remarquable (ACR), afin de valoriser la commune à travers un regard nouveau sur son bâti. Confié au ministère de la Culture, ce label, décerné par le Préfet de Région après examen de la demande par la Commission Régionale du Patrimoine et de l’Architecture (CRPA), signale les édifi ces ou productions architecturales de moins de 100 ans, non protégées au titre des Monuments historiques. Son objectif : souligner l’intérêt patrimonial des constructions récentes, que chacun peut habiter et fréquenter, et faire le lien entre le patrimoine ancien et la production architecturale actuelle. À la différence des Monuments historiques, ce label ne fige pas dans le temps les édifices sélectionnés, notamment en cas de réalisation de travaux de modernisation, de requalification ou de rénovation énergétique.

Le label ACR : chiffres et critères d’éligibilité

1 600 labels ACR ont été attribués en France depuis les premières campagnes de labellisation en 2017. La région Île-de-France représente à elle seule 225 labels. 28 labels ont été décernés en Essonne au sein de 11 villes. Avec 11 édifices sélectionnés par la DRAC, dont 8 publics, la ville des Ulis se distingue par sa singularité et sa qualité en matière architecturale.

L’éligibilité des édifices retenus repose sur : 

  • la singularité de l’œuvre,
  • le caractère innovant ou expérimental de la conception architecturale, urbaine, paysagère ou de la réalisation technique,
  • la notoriété de l’œuvre,
  • l’exemplarité de l’œuvre dans la participation à une politique publique,
  • la valeur manifeste de l’œuvre en raison de son appartenance à un mouvement architectural ou d’idées reconnues,
  • l’appartenance à un ensemble ou à une œuvre dont l’auteur fait l’objet d’une reconnaissance nationale ou locale.

Une démarche co-construite avec les Ulissiennes et les Ulissiens

La Municipalité s’est attachée les services du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement (CAUE) de l’Essonne afi n de l’accompagner dans sa démarche de labellisation. Une première pour cet organisme départemental chargé de promouvoir la qualité de l’architecture. Avec l’ensemble des services (Maisons Pour Tous, culture, sports, jeunesse, archives, scolaire, etc.), le CAUE a ainsi contribué à l’élaboration d’un récit collectif sur le patrimoine de la ville au cours d’ateliers thématiques organisés entre juillet et septembre 2022. Ces temps d’échanges avec les habitantes et les habitants, le recueil de mémoires ou d’archives auprès des services et de fi gures emblématiques des Ulis, ainsi que des visites du territoire organisées en compagnie des jeunes ulissiennes et ulissiens ont permis de faire émerger un jeu de cartes des architectures remarquables des Ulis mais également un plan et des parcours architecturaux. 
Nourris par ces ateliers et les retours des habitants, la Municipalité et le CAUE ont accueilli les équipes de la DRAC, le 14 octobre 2022, lors d’une visite de la ville articulée autour de la richesse des éléments architecturaux, urbains et paysagers caractéristiques de ses diff érentes phases de construction. Habitants, associations et élus y étaient présents pour raconter leur ville, dont Gilbert Piantoni qui salue « une démarche collective et un temps d’échanges précieux sans préjugés ».

11 ensembles et édifices reconnus comme d'architecture contemporaine remarquable

Le 16 janvier, les équipes pluridisciplinaires de la Commission Régionale du Patrimoine et de l’Architecture ont examiné la candidature des Ulis. L’intérêt de l’objet d’étude a été souligné, ainsi que la cohérence d’ensemble, et bien entendu la démarche de la commune pour la reconnaissance et la préservation de son architecture ont été mis en avant.
11 édifices ou résidences situés sur le territoire communal ont été retenus en vue de l’obtention du label ACR. Cette sélection reflète les différentes phases d’urbanisation de la ville, de la ZUP à l’architecture des Trente Glorieuses en passant par le début du XXIe siècle. Ont été sélectionnés :

  • La résidence Le Bois du Roi, construite entre 1969 à 1974 et imaginée par Robert Camelot.
  • La résidence Tournemire, construite entre 1973 à 1979 et imaginée par Michel Andrault et Pierre Parat.
  • La résidence des Champs Lasniers, construite entre 1976 / 1978 et imaginée par Claude Balick.
  • Le Groupe scolaire du Bosquet, construit entre 1973 / 1975 et imaginé par Robert Camelot.
  • Le Groupe scolaire du Parc, construit en 1975 et imaginé par Robert Camelot Michel Hubert Michel Picard.
  • Le Groupe scolaire des Millepertuis, construit entre 1976 et 1977 et imaginé par Michel Hubert et Michel Picard.
  • L’Hôtel de Ville, construit entre 1974 et 1976 et imaginé par Robert Camelot, Jean-Claude Finelli et Michel Hennuyer.
  • Le Centre paroissial Jean-XXIII, construit entre 1974 à 1977 et imaginé par François Prieur.
  • L’Espace culturel Boris-Vian, le Donjon et espaces associatifs, ainsi que les Passerelles du Forez et de la Daunière, construits entre 1978 et 1984 par l’Atelier coopératif d’architectes urbanistes.
  • La Passerelle Saintonge, construite entre 1988 à 1989 et imaginée par René Lemarchand et Jurek Juszczak.
  • La piscine, construite entre 2004 à 007 et imaginée par Marc Mimram.

Une « Traversée des Ulis » aux Journées Nationales de l’Architecture

Près de 70 curieux franciliens ont pu assister, le 16 octobre 2022, à la « Traversée des Ulis » en dix étapes, organisée par le CAUE, à l’occasion des 7emes Journées Nationales de l’Architecture. Ce parcours commenté en réalité augmentée a conduit les visiteurs du centre-ville au Parc Urbain, en passant par le Groupe scolaire des Avelines, les Amonts, les Hautes Plaines, la topographie artificielle de Tournemire ou encore les Bathes et la MPT de Courdimanche.

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