Dans une démarche résolue, l’équipe municipale a placé la résidence Adoma au cœur de ses priorités, marquant une bataille déterminée contre l’habitat indigne. Chacun d’entre nous a le droit fondamental à un logement décent, et c’est cette conviction qui a poussé la Municipalité à s’engager fermement pour mettre fin aux conditions de vie révoltantes des résidents d’Adoma. À l’issue d’efforts collectifs, en collaboration avec tous les partenaires concernés, une transformation complète de la résidence est à portée de main.
Créée en 1974 sous l’appellation de Sonacotra (Société Nationale de Construction de logements pour les Travailleurs Algériens), avant même la naissance de la ville, la résidence Adoma des Ulis fut conçue comme un refuge pour les travailleurs migrants. Dans le contexte post-indépendance de l’Algérie, elle répondait à l’urgence de loger ces hommes, la plupart isolés, venus apporter leur force de travail à la construction collective de notre nation.
Conçu comme une solution d’hébergement du courte durée, cet édifice situé sur l’avenue de Saintonge offre 317 chambres d’à peine 7,5 m2, réparties sur 9 étages, avec des espaces de cuisine et des sanitaires partagés.
Pour information, le décret du 30 janvier 2002 relatif aux caractéristiques du logement décent stipule qu’une habitation qui dispose d’au moins une pièce principale doit avoir une surface habitable de 9 mètres carrés minimum.
Aujourd’hui, la résidence Adoma est le visage concret de l’habitat indigne. L’insalubrité des locaux, l’exposition des occupants à des risques sanitaires et de sécurité depuis bien trop longtemps rendent la situation urgente.
Conflits de voisinage, dysfonctionnements des équipements de sécurité, dégâts des eaux, nuisibles... voici le triste quotidien des résidents, contraints à payer un loyer de 320,12 € par mois pour vivre dans ces conditions.
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« C’est une nouvelle ère pour la résidence Adoma des Ulis : une reconstruction totale est prévue pour offrir à ses habitants un logement décent où chaque individu pourra bénéficier d’un espace de vie confortable »
a annoncé Clovis Cassan, Maire des Ulis, dans son édito du mois dernier.
Ce projet colossal est porté et financé par la Ville, l’État, Action Logement, la Communauté Paris-Saclay, la Commission Interministérielle pour le Logement des Populations Immigrées (CILPI) et le Conseil Départemental de l’Essonne ,pour un budget de 19 029 176 €. Il propose une nouvelle résidence sociale sur le territoire. Finies les chambres individuelles et les espaces communs insalubres, le futur bâtiment offrira 190 logements meublés et équipés pour des surfaces allant de 21m2 (studio pour personne seule) à 30m2 (couple avec enfant en bas âge). Cette nouvelle résidence sociale offrira une plus grande mixité et de meilleures conditions de vie pour ses habitants. Par ailleurs, une solution de relogement sera proposée à tous les résidents des Ulis dans l’une des résidences CDC Adoma du territoire.
En attendant la réalisation de ce projet, la CDC (Caisse des Dépôts et de Consignation) a alloué une somme de 145 630 € de travaux de remise en état des parties communes du foyer pour améliorer le quotidien des résidents d’ici la livraison des nouveaux logements : 85 000 € pour la réfection de la peinture de 20 chambres, de parties communes , la reprise des installations électriques dégradées dans les cuisines ; 7 000 € pour un nettoyage renforcé (lessivage des murs, plafonds et plinthes, cages d’escalier, commandes supplémentaires pour évacuation quotidienne des sacs poubelles) et 23 330 € pour des mesures d’accompagnement de type médiation sociale, numérique, permanence psychologiques.
L’ASTI (Association de Solidarité avec Tou.te.s les Immigré·e.s) a pour objectifs d’agir en faveur des droits des personnes immigrées et de favoriser leur participation à la vie citoyenne. Depuis de nombreuses années, l’ASTI des Ulis met tout en œuvre pour accompagner au mieux de ses possibilités, les résidents, nombreux à la solliciter. Ses bénévoles et salariées participent, aux côtés d’autres acteurs locaux, à la solidarité auprès notamment des résidents du foyer Adoma qui rencontrent des difficultés dans leurs démarches et épreuves quotidiennes et viennent les rencontrer.
« Le foyer ADOMA a été dès la création de la ville, une réponse pour des célibataires, et certains sont restés sans possibilité d’en sortir. Celles et ceux qui y vivent participent à la vie de la ville et du territoire (…), achètent dans les mêmes commerces ... Ce foyer cumule les difficultés (…) il est urgent d’en finir avec cette situation. » Explique l’association dans un communiqué. Dans l’attente de l’aboutissement de ce projet, l’ASTI continue de proposer des cours d’alphabétisation, de couture, et des accompagnements dans les démarches d’accès au droit. Au sein du collectif Exilés 91, elle s’est mobilisée à plusieurs reprises : pétitions, interpellations des décideurs publics et mobilisation des citoyen.nés sur le sort des résidents du foyer dont les conditions de vie se sont depuis longtemps dégradées jusqu’à devenir indignes.
Voir enfin une solution se dessiner qui devra impliquer les résident.es, premières personnes concernées, sera le fruit d’une action collective à laquelle l’engagement de l’ASTI aura contribué sans relâche pour offrir aux résidents d’Adoma, de meilleures conditions de vie aux Ulis.
Vivre dans un logement digne est un droit ; un droit pour tous et un droit partout. Dans notre ville, des femmes et des hommes vivent depuis de nombreuses années dans des conditions difficiles « d’habiter » et le foyer Adoma des Ulis est un symbole de cette indignité. L’indignité est telle que la décence nous obligerait presque à ne pas décrire les conditions de vie des habitants du foyer ADOMA.
Le projet de démolition-reconstruction du foyer ADOMA était une priorité pour toutes les majorités municipales de notre ville et aujourd’hui, il faut juste se réjouir du fait que ce projet, porté par des élus, des associations, de simples citoyens de notre ville soit sur les bons rails.
En démolissant le foyer Adoma et en le transformant en résidence sociale moderne avec un projet d’accompagnement social holistique, nous rendons leur dignité à des femmes et des hommes qui ont oublié depuis longtemps ce que « vivre son logement » voulait dire.
Soulé N’gaidé, ADJOINT AU MAIRE EN CHARGE DE LA COHÉSION SOCIALE, DE LA CITOYENNETÉ, DES RELATIONS AVEC LES USAGERS ET DE L’ACCÈS AUX DROITS.